Les 800 salariés de Smart France à Hambach ont apporté une réponse contrastée à la proposition de leur direction, qui a organisé ce vendredi un référendum sur un retour progressif et transitoire aux 39 heures. La moyenne de 56 % de sondés en faveur du « oui » cache une forte dissension entre les ouvriers, qui se sont prononcés à 61 % en faveur du non, et le collège des cadres, employés et techniciens, qui ont voté « oui » à 74 %.
Dans un communiqué diffusé à 20 heures, la direction de Smart France « se félicite de ce résultat qui confirme l’engagement de ses coéquipiers en faveur de la compétitivité de l’usine de Hambach ».
La consultation, à laquelle ont participé 93 % des salariés, va à l’encontre des positions syndicales. La CGT et la CFDT, majoritaires lors des dernières élections professionnelles, se sont catégoriquement opposées à l’augmentation du temps de travail prévu dans le « Pacte 2020 » proposé par la Smart.
Le bloc CFE-CGC / CFTC a pour sa part affiché une position plus neutre pour tenir compte des craintes de ses adhérents. Mais Gilles HEMMERLING, président régional de la CFE-CGC Métallurgie, exprime ce soir sa colère. « Nous nous trouvons à présent dans une situation catastrophique où deux clans vont s’affronter : les ouvriers et les non-ouvriers, sur lesquels la direction a exercé de fortes pressions en leur indiquant qu’ils seraient les premiers visés si le Pacte n’étaient pas signé. Or, aucune raison économique ne justifie le retour aux 39 heures », assure le syndicaliste.
Source : « L’Usine nouvelle » édition du 12/09/2015
Gilles HEMMERLING, président de la CFE-CGC Métallurgie Lorraine s’est dit « triste de constater que la direction a créé deux clans, celui des modulants et des non modulants. Car chez les premiers, le « non » l’emporte à 61 % alors que chez les non-modulants, le « oui » réunit 74 % des suffrages. Au final, le Pacte proposé l’emporte à 56 %, mais à quel prix ! Il faudra trouver une solution pour que les salariés ne s’entredéchirent pas. Cette affaire n’est pas gagnée pour la direction, ni réglée. » Mario Mutzette, délégué syndical CFE-CGC chez Smart invite « chaque organisation syndicale à prendre ses responsabilités car il en va de la pérennité des emplois et peut-être même du site. A la lecture de résultats diamétralement opposés entre le collège ouvriers et celui des Etam-cadres, il faut éviter la tension et la division au sein du personnel de Smart. On ne peut pas se le permettre. »
Source : « Le Républicain Lorrain » édition du 12/09/2015
CFE-CGC : « Pas des Malgré-Nous des 39 h ! »
Gilles HEMMERLING prend aussi position au nom de l’ensemble des sections syndicales des partenaires du site. « On parle d’un projet d’accord d’entreprise pour Smart mais il ne faut pas oublier qu’il y a 1200 salariés chez les sous-traitants. Comment les uns pourront-ils travailler 39 h et les autres 35 h ? J’ai attiré l’attention de la direction de smart sur la dangerosité d’une action en solo. Comment imaginer un tel effort chez smart si les autres entités ne suivent pas ? »
Mettant en avant son esprit de partenariat et de dialogue, le responsable poursuit « Nous sommes pour l’entreprise et pour l’emploi. Cette initiative ne repose sur aucun chiffrage, aucun critère économique, aucune garantie d’emploi car 2020 c’est déjà demain. De plus, il faudrait nous garantir le successeur du modèle actuel. Aucun plan d’investissement n’est proposé sur des installations qui tournent depuis plus de 18 ans. Un tel engagement aurait un impact positif sur la réponse des salariés, de la CFE-CGC et des partenaires. Nous ne voulons pas être les Malgré-Nous du retour aux 39 heures ».
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