Un véhicule Mercedes sera assemblé en 2019 dans l’usine de Smart à Hambach, en Moselle.
La Smart Fortwo passera au tout électrique en 2020.
Les salariés de Smart à Hambach, en Moselle, ne savent pas très bien s’ils doivent rire ou pleurer. Lors du salon automobile de Francfort, le PDG de Daimler, Dieter Zetsche a dévoilé plusieurs projets concernant leur usine. D’abord, la Smart Fortwo (la petite voiture citadine biplace), produite aujourd’hui en Lorraine, passera au tout électrique à compter de 2020, pour les marchés européens et nord américain. « Pour l’Asie, ce sera un peu plus tard, sans doute en 2022 », précise-t-on à la direction de Smart France.
Deux activités transférées
En outre, deux nouvelles activités y seront transférées. Les prototypes et pré-séries des Mercedes y seront assemblées dès mi-2018, dans un bâtiment dédié. «Ce sont les véhicules utilisés pour les crash tests et les épreuves d’endurance », explique le porte-parole. De source syndicale, cette activité pourrait employer entre 250 et 300 personnes.
Surtout, un véhicule Mercedes sera assemblé à horizon 2019 sur la ligne de production actuelle, qui sera adaptée en conséquence – moyennant de nouveaux investissements sur le site. Ce sera une première pour l’Hexagone. Il pourrait s’agit de la version électrique d’un modèle actuel, mais aucun détail n’a été fourni pour l’instant. « C’est une bonne nouvelle car l’avenir de l’usine est ainsi assuré », assure le porte-parole.
Ces tranferts d’activité annoncés masquent toutefois une évolution qui inquiète les 800 salariés de Smart France : la baisse des ventes de la Smart Fortwo. Les chiffres officiels, qui incluent la Smart Forfour (quatre places) fabriquée avec Renault en Slovénie, sont certes en hausse (144.000 ventes en 2016, + 19%).
Inquiétudes chez les salariés
L’assemblage de véhicules Mercedes à Hambach a précisément pour objectif de charger l’usine afin de compenser. Il s’agit de respecter les engagements pris fin 2015 dans le cadre du « pacte 2020 ». Au terme d’une négociation difficile et très médiatisée, les 700 salariés de Smart en France avaient alors consenti à travailler 39 heures payées 37 . En contrepartie, la direction s’était engagée à maintenir l’emploi jusqu’en 2020. Mais quid au delà ?
Les 700 autres salariés du parc industriel Smartville, chez les six sous-traitants de Smart, s’alarment également. « Le remplacement de volumes Smart par des Mercedes aura pour nous un lourd impact, car les pièces nécessaires sont différentes », avance Gilles Hemmerling, délégué CFE-CGC chez Faurecia, à Hambach. « Nous fabriquons par exemple la carosserie en plastique de la Smart, or Mercedes n’a pas de carosserie en plastique ». La direction de Smart France assure que « tout le monde sur le site sera associé ». Les détails du projet devraient être connus dans les mois à venir.
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