Dans le cadre de la tournée nationale des instances dirigeantes nationales de la CFE-CGC dans les treize régions françaises métropolitaines, une centaine de militants de la région Grand-Est du syndicat majoritaire chez les cadres est réunie pour deux jours à Strasbourg. L’occasion pour la Confédération de prendre position sur la prochaine modification de la loi travail voulue par le gouvernement français.
Session de deux jours de la CFE-CGC Grand-Est à Strasbourg en présence du président national François Hommeril (au centre sur la photo) et du secrétaire national Jean-François Foucard (à g.) et du président de l’Union régionale Grand Est, Alain Monpeurt.
« Nos militants ont entendu une conférence sur le burn-out, une maladie qui se développe, précise François Hommeril, président national de la CFE-CGC, et nous avons conçu une brochure sur le sujet qui va être diffusé partout via nos sections syndicales. Mais ces deux jours sont aussi l’occasion de réfléchir à notre organisation pour poursuivre notre progression et surtout s’implanter là où on n’est pas. » Car selon le dirigeant, son syndicat a progressé de 17 % en quatre ans, « quand les autres syndicats n’ont progressé que de 3 ou 4% si on se réfère au dernier comptage fait le 31 mars dernier ».
François Hommeril revendique « un syndicalisme pragmatique mais aussi assez critique quand il faut » et notamment face au projet de réforme du code du travail prise par ordonnances. « Nous ne croyons pas que déstructurer le code du travail va améliorer le chômage. Il a eu 17 réformes depuis trente ans qui n’ont eu aucun impact sur le chômage ». Pour lui, « Emmanuel Macron reprend la vieille antienne du patronat « pour embaucher plus, il faut pouvoir licencier plus facilement », mais c’est de la flûte! » Quand au contrat de mission, il est catégorique: « C’est de l’intérim sans le coût de l’intérim! »
Son syndicat a des propositions à faire au gouvernement. Des propositions qui ont été soumises au Président de la République et au Premier ministre quand celui-ci les a reçus il y a quelques semaines. « Le code du travail est le même partout, reprend le dirigeant syndical et pourtant, il y a des régions en France qui affichent un taux de chômage de 7% alors que d’autres sont à 12 ou 13%, voire 15%. La problématique est ailleurs. »
Et notamment dans la mobilité géographique, l’anticipation du marché par les dirigeants et la formation des chefs d’entreprise et des salariés. « La formation a été individualisée depuis six ans, et ne garantit pas une formation suffisamment qualifiante. Et l’entreprise se sent dégagée de la responsabilité de former son salarié. On arrive à la situation où c’est le salarié lui-même qui devient le responsable de ne pas être suffisamment formé! »
François Hommeril relève aussi que le seul paramètre sur lequel agit le gouvernement, « c’est d’augmenter les contraintes sur les salariés et diminuer leur représentativité en laissant la possibilité à l’entreprise de négocier des mesures régressives moins disantes. Mais qui peut accepter cela comme un principe général ? » Il pointe que d’autres normes contraignantes s’appliquent aux entreprises en matière sanitaire ou environnementale. « Qui serait d’accord pour abaisser ces normes pour augmenter la compétitivité des entreprises ? Mais on considère comme légitime de polluer la vie des salariés ? »
Source : Article de Presse publié le 07 juillet 2017, dans « L’Alsace »: http://www.lalsace.fr/actualite/2017/07/07/la-cfe-cgc-grabd-est-en-session-a-strasbourg